Introduction
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Bienvenue au Calendrier Universel de la Fraternité et de la Paix, une œuvre monumentale réalisée par Joseph Kriegel, un natif de Bitche originaire de Schorbach.
Diplômé des Beaux Arts de Strasbourg et Professeur d'arts plastiques à Bitche, l'artiste avait souhaité, au milieu des années 1970, travailler sur la technique du portrait en sculpture. L'idée du Calendrier lui est venue lors d'une visite du Palais idéal du Facteur Cheval, à la faveur de vacances dans le Sud de la France avec sa famille.
Sensible face aux chemins de vie d'hommes et de femmes ayant œuvré pour bâtir un monde meilleur, Joseph Kriegel a commencé des recherches biographiques en 1980 afin d'identifier 366 personnages ayant, selon lui, participé à la Fraternité et à la Paix universelles.
C'est ainsi qu'il sculpta dans le grès des Vosges ces bas-reliefs à partir d'iconographies fiables pour la très grande majorité des personnages. A chaque date du Calendrier grégorien correspond un nom de Saint ou de Sainte, et un personnage choisi et sculpté par Joseph Kriegel. Les personnages ont été attribués par l'artiste à un jour de l'année en observant le seul fait que pour un Saint masculin, un personnage masculin serait sculpté et que pour une Sainte du jour féminine, un personnage féminin serait représenté. C'est pourquoi les prénoms figurant sur les bas-reliefs sont déconnectés du prénom du personnage sculpté.
Joseph Kriegel acheva son Calendrier après 20 années de travail et l'installa à Schorbach en 2000. Plus tard, le Calendrier a trouvé sa place définitive au Centre d'Arts, en 2017.
Le Calendrier en chiffres
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Vingt mètres de largeur, quatre mètres de hauteur, le Calendrier est une œuvre monumentale répartie sur une centaine de mètres carrés. A chaque jour du Calendrier correspond un portrait en bas-relief, taillé dans une pièce de grès des Vosges de trente centimètres sur quarante. Ainsi, chacun des 366 portraits est sculpté en taille réelle. Chaque pièce pèse une trentaine de kilogrammes, ce qui porte l'ensemble à onze tonnes de pierres sculptées.
Un personnage nécessite une trentaine d'heures de travail de sculpture sur pierre. Mais c'est essentiellement le travail de recherches d'identification puis de rédaction biographiques autour de chaque personnage qui éprouva la patience et la détermination de Joseph Kriegel. A l'heure où Internet n'existait pas, l'artiste écuma l'ensemble des sources possibles pour livrer au visiteur autant de textes que de personnages afin de le renseigner sur la vie et l’œuvre de celui qui est représenté. Bibliothèques, greniers, revues glanées dans les salles d'attente... Le Calendrier est aussi une affaire de recherche scientifique et littéraire.
Le grès des Vosges est une pierre qui « mange l'outil », selon l'expression consacrée dans le milieu des sculpteurs. Après avoir émoussé des dizaines de ciseaux et être passé des dizaines de fois par la forge pour les affûter, Joseph Kriegel a décidé de fabriquer lui-même ses propres outils. Il a utilisé des limes à bois ou des limes à métaux qu'il coupait en deux et qu'il passait à la meule pour les affûter, comme un ciseau ordinaire. Par la mise au point de cette technique personnelle, Joseph Kriegel a ainsi maîtrisé l'ensemble de la chaîne de production de son Calendrier. Il aura ainsi gagné de précieuses heures et développé une œuvre d'autant plus unique que les outils pour la fabriquer sont originaux.
L’idée de Calendrier
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Dans les années 1970, Joseph Kriegel était régulièrement sollicité pour sculpter des visages de Saints. Ses commanditaires offraient les sculptures de l'artiste à la faveur d'un anniversaire ou d'une commémoration particulière.
Un jour, Joseph Kriegel regroupe quelques unes de ces commandes et les regarde. C'est à ce moment-là que l'idée de regrouper des visages lui est venue, l'artiste estimant qu'une telle présentation de son travail lui conférait une dimension particulière. C'est là qu'a commencé à germer l'idée d'un calendrier comme support évident pour une galerie de visages sculptés en bas-relief. Il décide alors de sculpter les 366 Saints du calendrier grégorien dans le grès des Vosges et de réaliser l’œuvre de sa vie, un peu à la manière du Facteur Cheval et de son Palais Idéal qui a grandement nourri l'inspiration de Joseph Kriegel.
Passionné par les biographies depuis son adolescence, Joseph Kriegel voit en cette fin des années soixante-dix, grâce à ces commandes et à cette idée de calendrier, la possibilité de marier sa passion pour les personnages ayant œuvré pour la Fraternité et la Paix, ses souhaits artistiques et sa valeur technique. Des visages de Saints pour les autres, il s'est consacré aux portraits authentiques pour son Calendrier. Le portrait est une représentation qui se veut la plus fidèle possible de la personne représentée, là où le visage d'un Saint n'est qu'une interprétation. Joseph Kriegel avait vu que les Saints, en réalité, n'ont pas de visage. Pour réaliser un portrait, il faut un modèle. C'est pourquoi la majorité des personnages représentés sur le Calendrier Universel ne sont plus les Saints classiques mais des personnages puisés dans tous les domaines de la vie et issus d'un temps assez récent, permettant une iconographie fiable.
La Fraternité et la Paix comme propos du Calendrier
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Parler de Paix c'est penser, naturellement, à la paix extérieure et à la paix des Nations. C'est là le travail des dirigeants politiques. Joseph Kriegel, en tant qu'artiste, estime que la paix générale tient aussi ses racines dans la paix intérieure et dans la paix en chacun d'entre nous. Il estime également que le monde changera pour un monde meilleur, fondé sur la Fraternité et sur la Paix, si chacun d'entre nous apporte sa pierre à l'édifice en observant un chemin de vie à l'image de chacun des personnages du Calendrier Universel, parmi lesquels figurent, entre autres, de grands maîtres et de grands guides. C’est ainsi, par exemple, que l’œuvre est un écho de la pensée de Gandhi, lequel écrivait : « Vous devez être le changement que vous désirez voir en ce monde ».
Tous ces personnages ont donc une double fonction de modèle pour Joseph Kriegel : modèle dans la démarche artistique et modèle dans la démarche humaniste.
Le Calendrier, une œuvre toujours vivante
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Le Calendrier Universel restera vivant de par le parcours et le message des personnages. Disparus aujourd'hui dans leur grande majorité, le charisme de ces femmes et de ces hommes rayonne encore. Leurs grandeurs, leurs beautés intérieures et leurs héritages les gardent, eux aussi, vivants. Songeons à l'oeuvre de l'Abbé Pierre, la Communauté d'Emmaüs, aux enregistrements d'Ella Fitzgerald ou encore à la filmographie et à la fondation de Lino Ventura. Le mot de la fin sera pour Joseph Kriegel.
« En quittant cet endroit, j'espère que vous vous sentirez un peu grandis de l'intérieur, plus légers et pacifiés. Je vous dis cela, car c'était mon vœu le plus secret et, en réalité, mon vœu le plus cher. Merci d'être passé au Calendrier Universel ».